La bataille de Korgrad - compte rendu
Bataille pour le pont
Frontière de Korgrad – Jour du soleil
L’armée de Novi Kadjhar avait quitté son campement aux premiers rayons du soleil et se rangeait en ligne le long de la rivière Prom, face au pont qui marquait la frontière.
Dis, maîtresse de guerre se dirigeait à travers ses hommes vers Contus, son lieutenant. Voyant arriver sa supérieure, il s’inclina en frappant sa poitrine de son poing.
-Qu’en est il de notre messager ?
-Pas un signe.
-Depuis combien de temps est il parti ?
- Deux heures.
-Nous battrons nous ?
-Nous devrions le savoir bientôt.
Contus apostropha un groupe d’archers qui se déployait à proximité :
-Archers, reculez, vous êtes trop près !
Dis intervint :
-Le danger pour les archers est acceptable.
Soudain, dans la brume du petit matin, les échos d’un cheval au galop emplirent la vallée. Un cavalier surgit de la brume, décapité. Il tenait sa tête au bout de son bras gauche. Traversant le pont, il vint jeter sa tête aux pieds des soldats nains.
-Ils ont dit non.
Contus secoua la tête: ces gens devraient savoir quand ils sont vaincus.
Dis le regarda :
-Le saurais-tu? Le saurai-je ?
Elle s’accroupit et ramassa une poignée de terre, se frottant les mains avec. Se relevant, elle frappa son torse du poing :
-Force et honneur!
Contus répondit de même. La chef de guerre lui lança un dernier ordre en se dirigeant vers sa garde:
-A mon signal, déchaine les enfers !
Dans la brume, on percevait maintenant les cliquetis des armes de soldats en marche. Des formes émergèrent sur la rive opposée, se dandinant nonchalamment pour converger vers le pont. On pouvait distinguer des zombies et des squelettes, rangés en une masse informe.
Deux silhouettes en robes de mage dirigeaient les morts, bougeant les doigts comme des marionnettistes. Sur un geste d'un des nécromants, un groupe de cavaliers squelettes vint se ranger aux bords de la rivière.
Dans les rangs des nains, les ordres fusaient:
« Infanterie, en formation ! »
« Archers, tenez vous prêts! »
Dis vint se placer face aux gardes d’Or, une troupe de vétérans, recouverts d’une armure scintillante. Ces guerriers endurcis formaient sa garde personnelle.
Frères! Dans trois semaines, je ferai rentrer mes récoltes! Imaginez où vous voudriez être et cela sera. Tenez la ligne! Restez avec moi! Si vous vous retrouvez seul, marchant dans de verts pâturages, le soleil caressant votre visage, ne vous inquiétez pas, car vous êtes dans l'Elysium, et vous êtes déjà mort! Rappelez vous, ce que vous faites dans votre vie retentit pour l'éternité !
D’une seule voix, la garde s’écria : « Kadhjar victor ! »
Dégainant Mjilnor, son marteau de guerre magique, Dis rabaissa la visière de son casque et s'élança vers le pont. Pour sa première bataille, elle avait choisi un plan simple: avancer en hurlant sur toute la ligne.
Les archers nains et les esclaves archers gobelins, aiguillonnés par leurs maîtres à coups de fouets cloutés, tirèrent plusieurs salves sur les squelettes leur faisant face.
A leur grand désarroi, une ombre vint obscurcir leur vue et dans les rangs clairsemés par les traits, les squelettes se relevèrent les uns après les autres. L'air portait une odeur de charogne. Le nécromant, toujours muet, semblait composer une symphonie, ses doigts s'agitant sans relâche. Les morts franchirent la rivière en courant et vinrent faucher les rangs des archers, qui finalement, étaient trop près… La droite naine était en difficulté.
Obéissant comme un seul nain, l'armée de Novi Kadjhar entama sa progression pour franchir la rivière.
A droite de Dis, les archers nains, laissés sans couverture de guerriers avançaient vers les squelettes ennemis, le doute sur le visage.
Semblant communiquer par la pensée, les nécromants firent quelques gestes cabalistiques. Face au pont et à la Garde d'Or, une masse de zombies vint se ranger, prête à absorber le choc de l'élite naine.
Au centre, hurlant à la tête de ses nains, Dis se mit à abattre zombie sur zombie. Le choc initial paru favorable aux nains. Derrière la fine ligne de morts vivants, la général apercevait la vampire qui menait les troupes valkuriennes. Lui souriant de tous ses crocs, celle ci leva les mains vers le ciel et l'air s'emplit d'une odeur nauséabonde. Les deux fois morts se relevèrent, et vinrent s'entasser face aux nains. A droite de la vampire, les cavaliers squelettes s'approchaient dans un cliquetis d'ossements et d'armure.
Peu à peu, les gardes cédaient. Epuisés par un combat qu'ils auraient du gagner au premier choc, ils tombaient les uns après les autres, achevés par des adversaires se relevant inlassablement. Dis vit la vampire se lécher ses lèvres blanches en regardant les nains refluer, le centre était bloqué.
Le sort de la bataille était indécis. Enfoncés à droite, refoulés au centre et hésitant à gauche, les nains allaient ils s'enfuir?
Levant son marteau de guerre vers le ciel, Dis hurla son cri de guerre. Les gardes le reprirent et chargèrent à nouveau, sortant du pont pour frapper de nouveau sans relâche sur les zombies.
Dis se rua sur les fantassins squelettes qui lui faisaient face. Son Mjilnor lançant des éclairs, elle prouva qu'à défaut d'être une stratège, elle avait des talents de guerrière. Frappant, parant et bloquant, elle réduisit tous ses adversaires en poussière. De l'armée naine, un chant de gloire vint saluer l'exploit de Dis. Levant son marteau vers le ciel, elle fit s'abattre un éclair au sol, derrière les lignes valkuriennes, il était temps de déchainer les enfers! Une crevasse vint s'ouvrir sur une vingtaine de mètres, derrière les morts vivants.
La vampire lui lança un regard haineux et fit un geste vers les cavaliers qui se mirent à charger, au trot puis au galop, sur la silhouette de la général solitaire. Eloignée de ses gardes, épuisée par un long combat et couverte de blessures, Dis était seule face à l'élite des valkuriens.
Le sourire de satisfaction de la vampire se changea en un air inquiet, puis désespéré quand elle assista, impuissante à un combat digne des plus grandes saga. La naine, rendant coup pour coup, bloqua la charge des chevaliers puis zébrant les airs d'éclairs lumineux, plongea tous les cavaliers dans la crevasse. A elle seule, Dis avait éliminé un tiers de l'armée ennemie!
Galvanisés par les exploits de leur chef, les nains se remirent à avancer sur toute la ligne, hurlant leurs cris de guerre.
La valkurienne, désormais protégée par un mur de zombis de moins en moins épais, entendant le sifflement des flèches naines qui se rapprochaient, fit un geste de dépit.
Lançant un dernier regard à Dis, elle se transforma lentement en brouillard et disparu, laissant les zombies privés de chef se faire détruire par les nains ivres de haine.
Sur toute la ligne naine, un cri retentit: Kadjhar Victor !
La frontière était franchie, Korgrad serait bientôt aux mains des nains !






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